Patikulamanasikara

Tuan Mu

Le travail s’inspire d’une pratique bouddhiste traditionnelle : Patikulamanasikara, ou « réflexions sur le répugnant ». Tel un acte de dissection anatomique par l’intention de la pensée, cette « contemplation de l’impureté » amène le disciple bouddhiste à méditer sur les constituants mêmes de son propre corps — organes, fluides, tissus — afin d’éveiller un sentiment de dégoût envers le corps, rompant ainsi l’attachement à la chair. Patikulamanasikara devient ici une métaphore de l’interrelation entre l’anatomie humaine et la technologie virtuelle. Ainsi, « le cœur battant devient le nombre d’images par seconde affichées à l’écran, et chaque geste se transforme en calcul de cinématique inverse. » Cette œuvre fait circuler l’expérience du spectateur entre espace virtuel, corps et perception. Parallèlement, cette pratique reflète une certaine conception du corps. L’œuvre explore le corps physique à travers le prisme du cyborg et du post-humanisme, offrant une autre manière de concevoir — voire d’imaginer — la construction du corps.